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JOURNÉE DE l’Afrique ATELIER NATIONAL D’INFORMATION SUR L’ACCORD PORTANT CRÉATION DE LA ZONE DE LIBRE ÉCHANGE CONTINENTALE A L’INTENTION DES OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES DU MALI 30 Mai

JOURNÉE DE l’Afrique ATELIER NATIONAL D’INFORMATION SUR L’ACCORD PORTANT CRÉATION DE LA ZONE DE LIBRE ÉCHANGE CONTINENTALE A L’INTENTION DES OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES DU MALI

ALLOCUTION DE S.E PIERRE BUYOYA

Haut Représentant du Président de la Commission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel

                                                                                  Bamako, le 22 mai 2019

Excellence Monsieur le Ministre l’Intégration Africaine,

Excellence Monsieur le Ministre de l’Industrie et du Commerce,

Excellence Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique

Monsieur le Maire de la Commune III du District de Bamako,

Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali,

Mesdames et Messieurs les Représentants du Secteur Privé

Distingués invités

Mesdames et Messieurs,

L’année dernière à la même occasion, nous avions organisé une conférence sur les réformes en cours à l’Union africaine et sur la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLAC). Au cours, des débats qui ont suivi, il avait été recommandé concernant la ZLAC de nous adresser aux hommes d’affaires. C’est chose faite aujourd’hui. C’est la raison d’être de cette rencontre que nous organisons pendant la semaine de l’Intégration africaine.

Je commencerai par rappeler que cette conférence se tient au moment où l’Accord de la Zone de Libre Echange Continentale, vient d’entrer en vigueur. Sa ratification par plusieurs Etats Africains dont le Mali est un élément historique sur le chemin de l’Intégration régionale et continentale dont rêvaient les Pères Fondateurs de l’OUA.

L’intégration a toujours été un élément des stratégies de développement des pays africains. La genèse d’un effort concerté pour l’intégration économique du continent africain peut être rattaché au Plan d’Action de Lagos (1990) et à la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine, OUA. Cet effort a abouti au traité instituant la Communauté Economique Africaine (Traité d’Abuja) en juin 1991, traité qui est entré en vigueur le 12 mai 1994.

En janvier 2012, l’Union Africaine a adopté une décision et une déclaration qui reflètent la volonté politique des dirigeants africains à accélérer et à approfondir l’intégration du marché du continent. L’Union Africaine a par la suite convenu d’une feuille de route pour l’établissement de la Zone de Libre Echange Continentale, créée à Kigali en date du 21 mars 2018.

La ZLEC a comme objectif la création d’un marché continental unique avec la libre circulation des personnes, des services, des hommes d’affaires et des investissements, qui contribuera à se rapprocher de l’Union douanière continentale et d’un marché commun africain, et transformer 55 économies africaines respectives en un grand marché plus cohérent de plus 1.2 milliard de consommateurs.

Excellences Mesdames Messieurs,

En introduction de cette conférence, qui sera animée par les meilleurs spécialistes que nous avons au Mali, je voudrai faire trois remarques : 

Premièrement, l’instauration de la ZLAC est un projet important dans son ampleur et sa portée historique. L’intégration de 55 économies de niveau et de taille différents, dans un continent aussi fragmenté politiquement, et qui se trouve être le moins nanti économiquement, n’est pas une chose facile. C’est un exercice qui n’a pas été tenté ailleurs dans les mêmes conditions et dans les mêmes proportions, d’où le caractère historique et original.

Deuxièmement, il s’agit d’un projet dont la réalisation doit s’inscrire dans une perspective de long terme. Sous d’autres cieux, le marché commun a pris du temps à se mettre en place, même sur des échelles plus petites. Les progrès ont été lents et âprement négociés, mais ils ont fini par se matérialiser. L’expérience de certaines communautés économiques régionales, dont la CEDEAO, nous enseignent que l’intégration économique est possible moyennant une volonté politique forte.

Troisièmement, pour que la Zone de Libre Echange Continentale soit une réalité, il faut la contribution de plusieurs acteurs. Le rôle des Etats est incontournable. Ce sont eux qui négocient les accords, qui les signent, qui les mettent en application. Mais le rôle des hommes d’affaires est encore plus important. Ce sont eux, qui font les échanges, le commerce, etc. Sans les hommes d’affaires, il n’y a pas de libre-échange, à la limite dans des situations extrêmes, il peut y avoir libre échange sans les Etats.

Mes Dames, Messieurs, les opérateurs économiques, la ZLAC est votre projet, il faut se l’approprier dès le départ, suivre les négociations en cours de manière proactive. Faire des suggestions au gouvernement par ce que ce projet vous intéresse plus que quiconque. Pour cela, il faut être informé, il faut savoir les objectifs et les opportunités offerts par la ZLAC. C’est l’objectif de cette conférence d’information.

Excellences Mesdames Messieurs,

Pour terminer mon propos, je voudrai féliciter le Mali d’avoir été parmi les premiers à ratifier l’Accord sur la Zone de Libre Echange Continentale, marquant ainsi la volonté politique des plus hautes Autorités de soutenir l’intégration continentale comme objectif stratégique. Je remercie la chambre de Commerce et d’Industrie d’avoir bien voulu accepter de co-organiser cette conférence et vous souhaite pleins succès.

Je vous remercie.