- Le mandat de la mission d’observation des droits de l’homme consiste entre autre à:
- Faire le monitoring et le rapport sur la situation des personnes civiles dans le Nord du mali et sur toutes les violations du droit des droits de l’homme, du droit international humanitaire et du droit de réfugiés au Mali;
- Développer et maintenir des contacts et des relations effectives avec les représentant du gouvernement et des entités non gouvernementales avec un accent particulier sur les institutions de sécurité ;
- Donner des avis sur la situation des droits de l’homme au Mali afin d’assister les autorités maliennes dans la mise en place des conditions nécessaires pour assurer la réconciliation entre les différentes composantes de la population malienne et la consolidation de la paix dans le pays ;
2. STRATÉGIE D’INTERVENTION
Le déploiement des observateur s’est réalisé dans les trois principales régions du Nord (Gao – Tombouctou – Kidal), à Mopti et à Bamako.
Des équipes de 4 à 5 personnes ont été déployées par région.
Equipes permanents à Gao, Tombouctou et Bamako
Kidal : Equipe tournante compte tenu de la situation sécuritaire
3. ACTIVITES REALISEES
Sur toute la durée de leur déploiement sur le terrain, les ODH ont accompli essentiellement deux types d’activités : activités de protection et celles de promotion des droits de l’Homme.
ACTIVITÉS DE PROTECTION
- A Bamako,
- les ODH ont observé et documenté le charnier de Diago,
- produit un rapport sur les événements survenus à Kati et à Djenné à l’occasion du contre coup d’Etat tenté par les bérets rouges entre le 30 Avril et le 2 Mai 2012.
- Dans le même cadre, une mutinerie à Kati datant du 30 Septembre 2013 aurait occasionné au regard de la documentation des ODH des disparitions forcées des plusieurs officiers et trois cas d’exécutions sommaires.
- Deux cas concernant la liberté de la presse ont également fait l’objet d’investigations.
- plusieurs visites de routine dans le cadre du monitoring ont été entreprises par les ODH dans les centres pénitentiaires de Bamako (Maison Civile d’Arrêt, Prisons pour femmes et pour Mineurs de Bollé) et de Koulikoro, ainsi que dans les commissariats de police et Brigades de la gendarmerie.
- Mission terrain à Kobada (zone minière)
- Visite des populations sinistrées (inondations) à Bamako
- A Gao,
- onze cas d’amputation par les groupes armés ont été recensés.
- A cela s’ajoute les cas des 81 personnes refoulées de Kidal,
- du journaliste molesté et laissé pour mort,
- de la destruction des édifices publics : hôpitaux, écoles, etc.,
- du retour des personnes déplacées…
- A Mopti,
- le monitoring a permis d’identifier des cas de violation ou atteinte concernant le droit à l’identité,
- le droit d’égale participation aux prises de décision,
- l’accès à la justice,
- le droit à un procès juste et équitable,
- droit à la vie et à la dignité (cas des fosses communes),
- le droit à l’alimentation,
- l’accès aux services sociaux de base (surtout la question de l’eau),
- le droit à la santé, les droits des personnes vivant avec le VIH,
- les droits des personnes déplacées, le droit à l’éducation, etc.
- A Tombouctou,
- des victimes d’atteintes diverses perpétrées par des groupes armés ont été entendues et orientées par les ODH,
- des violences basées sur le genre ont été recensées à travers six descentes sur le terrain dans ce cadre, notamment à la Banque Malienne de Solidarité (occupée par les groupes armés comme centre de détention des femmes),
- dans les organisations des femmes pour des entretiens sur les exactions des djihadistes (les victimes ont montré par exemple comment elles devaient s’habiller ; la situation actuelle des femmes « mariées » aux membres de ces groupes, etc.).
- A ceci, on peut ajouter le monitoring du droit des personnes retournées, les six rencontres avec des familles de retournés Tamasheqs pour échanger sur leurs situations,
- un rapport exhaustif sur la violation des droits de l’Homme à Ber,
- l’observation des droits culturels à travers six descentes sur le terrain ayant permis de constater les destructions des mausolées, manuscrits, etc.,
- la prise en compte du droit à l’information à travers des visites auprès des responsables des stations radio de Tombouctou, etc.
- A Kidal,
- Un cas de flagellation pendant l’occupation des djihadistes a été signalée aux ODH. En effet, un couple a été lapidé à mort en juin-juillet 2012 à Aguelhok. Cette pratique serait courante pendant l’occupation à KIDAL.
- Observation des élections législatives
ACTIVITE DE PROMOTION
- Rencontre avec la société civile
- Conférence de presse
- Emissions radio
- Mise en place d’une plateforme d’échanges avec les organisations de la société civile
- Présentation des rapports au Conseil de Paix et de sécurité de l’Union Africaine à Addis Abeba
- les trois premiers rapports d’observation couvrant les périodes d’avril-juin 2013 ,juillet-septembre 2013 et octobre – mars 2014 contiennent l’état des lieux de la situation des droits de l’homme au Mali. Ces rapports sont assortis de plusieurs recommandations concernant les questions humanitaires, la situation des droits de l’Homme ainsi que les impératifs de réconciliation nationale des différentes composantes de la population malienne.
ACTIVITÉS DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET DE COMMUNICATION
- Formation en matière de sécurité organisé par la MINUSMA
- Renforcement des capacités des observateurs lors du lancement du programme
- contacts effectifs et entretenus, avec certaines autorités nationales (Ministre de la justice, de l’administration du territoire, etc.) les gouverneurs de régions, les différents services administratifs opérationnels dans les régions
4. VALEUR AJOUTÉE
- Présence de l’Union Africaine
- plaidoyer auprès du conseil Paix et sécurité de l’UA
- Activité de plaidoyer auprès des autorités maliennes et de la société civile
- Mise en place de la composante droite de l’homme au sein de la MISCA (Centrafrique)
- Renforcement des capacités de la société civile
CONCLUSION
- La question du respect des droits de l’homme dans les pays en conflits est très importante pour la reconstruction et la réconciliation véritable
- Un engagement collectif est nécessaire afin que les instruments régionaux et internationaux soient pris en compte et respectés par les différentes parties avant et après le conflit
- L’Union Africaine s’est résolument engagé sur cette question à travers la mise en place de la première mission des observateurs des droits de l’homme au Mali et ensuite en république centrafricaine
- Le soutien des Nations Unies et des différents partenaires à ces missions permettra de renforcer davantage les droits de l’homme sur le continent africain.