CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE DE L’UNION AFRICAINE 9 SEPTEMBRE 1999-9 SEPTEMBRE 2022
6 octobre 2022
DISCOURS DE S.E MOUSSA FAKI MAHAMAT PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE
Monsieur le Président du Comité des Représentants permanents,
Mesdames et Messieurs les Commissaires,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Représentants
permanents auprès de l’Union africaine,
Mesdames et Messieurs les chefs de Bureau de liaison des
Communautés économiques régionales,
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Le 9 septembre 1999, nos chefs d’État et de gouvernement, réunis à Syrte en Lybie, au terme d’une démarche critique, ont convenu de reconfigurer l’OUA en Union africaine pour une quête justifiée de pertinence stratégique. Trois ans après Syrte, l’UA a acquis une existence institutionnelle. Nous sommes rassemblés ce 6 octobre 2022, en célébration de cette journée d’Afrique dont la résonance panafricaine continue de bercer nos espoirs d’une Afrique en constante mutation vers « l’Afrique que nous voulons ».
Le décalage temporel de cette importante célébration, dû à des considérations de force majeure, n’entame pas la force symbolique, ni la charge émotionnelle que porte cette date du 9 septembre. Je voudrais donc, souhaiter au nom du Président de la commission Moussa Faki Mahamat, de la commission et en mon nom personnel une bonne fête du 9 septembre, jour de la naissance formelle de l’Union africaine, à vous toutes et à vous tous présents en ces lieux, mais également, et au-delà, à toutes les Africaines et à tous les Africains de la diaspora.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs, Chers Collègues,
Nous célébrons cette journée dans un environnement international intensément perturbé par de fortes tensions géopolitiques adossées à la crise russo-ukrainienne et à d’autres enjeux de puissance moins évidents. En Afrique, des tensions sont également observées. Elles prennent des visages variés : situation sécuritaire dans le Sahel toujours non maîtrisée, où le terrorisme et l’extrémisme violent se nourrissent de la dégradation des conditions générales de vie des populations. Sécheresse et désertification et mal gouvernance servent de terreau a toutes sortes de conflits. Communautarisme, Résurgence des changements anticonstitutionnels, instabilité sociale, effets persistants de la pandémie de la covid-19 sur nos économies, et bien d’autres.
A la cime de ses 20 ans d’existence, l’Union africaine, malgré cette conjoncture difficile qui a ralenti la cadence de sa marche vers l’atteinte de ses objectifs, peut légitimement se prévaloir d’un bilan qui se lit dans ses nombreuses réalisations articulées autour de la mise en œuvre progressive des principaux projets phares déclinant l’Agenda 2063.
Ces projets couvrent les domaines stratégiques dont la bonne maîtrise contribue à un développement inclusif du continent, manifesté dans la prise en charge efficace des questions de l’égalité homme–femme, de l’éducation et de la formation des jeunes, entre autres.
Au mois de novembre prochain, le sommet sur l’industrialisation de l’Afrique se tiendra à Niamey au Niger. Il y sera question de penser et d’améliorer le processus de la transformation économique du continent, par l’industrialisation pour accroître la fonctionnalité de la Zone de libre-échange continentale africaine. L’objectif ultime étant la création d’importants volumes de richesse pour le bien-être de nos populations.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Les progrès enregistrés dans divers domaines ne devraient pas nous servir de paravent pour masquer nos insuffisances. Je l’ai mentionné dans mon message du 9 septembre, à la suite du président en exercice de l’Union africaine, S.E Macky SALL, président de la République du Sénégal.
Les exigences de notre marche en avant, de notre affirmation sur l’échiquier géopolitique international nous imposent un redoutable devoir d’analyse et d’introspection à l’effet d’identifier les faiblesses qui jalonnent notre progrès vers le développement et d’apporter les réponses qui conviennent.
Aujourd’hui ces faiblesses, du moins les plus sensibles, ont noms de cloisonnement, réduction de la mobilité des personnes et des biens, faiblesse de production agricole ouvrant la voie à des importations massives de denrées alimentaires et insécurité énergétique.
Nous sommes appelés à relever ces défis. C’est à ce titre que la deuxième décennie de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 qui entrera dans sa phase opérationnelle dès janvier 2023, inscrira au centre de son plan d’action la prise en charge efficiente et efficace de ces questions.
Mais comment nous assurer du succès de cette mise en œuvre ? Le déterminant principal d’un tel succès, de mon point de vue, c’est la consolidation de notre solidarité. Bien mobilisée et ancrée dans la ferveur de notre conscience panafricaine, cette solidarité agissante, appelée à transcender nos intérêts strictement nationaux, servira de rampe de lancement de cette Afrique que nous voulons, une Afrique forte, qui s’affirme comme une entité géopolitique au service des seuls intérêts légitimes de ses populations.
Je voudrais donc, à l’occasion de cette importante célébration, lancer cet appel à la solidarité, une solidarité qui devrait sous-tendre chacune de nos actions, tant au plan individuel que collectif.
A vous tous, je renouvelle mes souhaits de bonne fête.
Je vous remercie de votre bienveillante attention.