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« Atelier de relecture de la stratégie de l’Union Africaine pour le Sahel à Bamako » 09 Oct

« Atelier de relecture de la stratégie de l’Union Africaine pour le Sahel à Bamako »

Le Haut Représentant de la MISAHEL SEM Pierre Buyoya et M. Gbévlo-LARTEY Lary Antony Koku le Directeur du Centre Africain d’Etudes et de Recherches sur le Terrorisme  (CAERT) ont réuni à Radisson Blue Bamako des experts en divers domaines de l’Union Africaine et des chercheurs  de l’ISS Mali afin de réétudier le projet de stratégie révisée de l’Union Africaine pour le Sahel en vue d’une prochaine validation.

Cette proposition de stratégie accouchée après 48h, propose un profil plus précis pour la gestion des crises dans le Sahel, en reconnaissant la gouvernance, la sécurité et le développement comme de grands piliers incontournables pour une réponse efficace, et prend plus largement en compte entre autres les questions transversales relatives au genre, aux personnes vulnérables à la migration et à l’humanitaire.

 Cet atelier organisé avec le soutien de la Commission de l’Union Africaine et le CAERT a en outre proposé des résolutions visant à doter l’Union Africaine d’un outil efficace et pertinent pouvant impulser une nouvelle dynamique pour des réponses adéquates aux besoins des populations du Sahel.

Il faut rappeler que la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) assure la présence politique de l’Union Africaine dans le Sahel pour promouvoir  la paix, la sécurité et le développement.

Communication MISAHEL

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Intégralité du discours du HR de la MISAHEL

Monsieur le Directeur du CAERT,

Mesdames et messieurs les représentants des différents départements de la Commission

Chers collaborateurs de la MISAHEL 

Je voudrais à l’entame de mon propos souhaiter encore la bienvenue à Bamako à l’occasion de cette importante réunion sur la révision de la Stratégie de l’Union africaine pour le Sahel. La présente réunion intervient à un moment où la situation générale qui prévaut dans la région du Sahel est devenue très préoccupante en raison notamment de la menace terroriste qui se renforce et tend à s’étendre à d’autres pays jusque-là épargnés, voire au-delà de la région. Cette évolution négative de la situation sécuritaire dans la région a suscité des interrogations sur l’efficacité des mesures qui ont été mises en œuvre jusqu’à présent pour faire face aux défis auxquels est confrontée la région. C’est du reste ce qui ressort du communiqué du dernier sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenu à Ouagadougou, le 14 septembre 2019, duquel on peut retenir deux éléments majeurs :

  • Une prise de conscience des pays de la région sur le fait qu’ils sont tous concernés par la menace ;
  • La nécessité d’ajuster les stratégies et les approches en cours si l’on veut réellement parvenir à vaincre le terrorisme dans la région du Sahel et en Afrique de L’ouest.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais à ce stade de mon propos rappeler la constance de l’engagement de l’Union africaine dans le Sahel. En effet, dès 2011, en vue d’évaluer l’impact de la crise libyenne sur les pays de la région sahélo-saharienne, la Commission de l’Union africaine a joint ses efforts à ceux du Secrétariat des Nations unies pour entreprendre une mission conjointe et multidisciplinaire dans la région, du 7 au 23 décembre 2011. A la suite de cette visite, les deux institutions ont conjointement organisé une réunion d’experts, à Addis Abéba, les 14 et 15 mars 2012, portant sur la situation dans le Sahel. Ces experts ont formulé une série de recommandations visant à permettre aux deux organisations, travaillant avec les pays de la région et d’autres partenaires internationaux, de relever les multiples défis identifiés à savoir la sécurité, la gouvernance et le développement. C’est d’ailleurs sur ces trois piliers (sécurité, gouvernance et développement) que la Stratégie de ces deux organisations sur le Sahel a été élaborée.

En 2013, l’Union africaine a déployé au Mali la Mission Internationale de Soutien au Mali, sous conduite africaine (MISMA). Après le passage des troupes à la MINUSMA, l’Union africaine a opté pour une présence essentiellement politique à travers la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), créée en 2013. C’est à la MISAHEL que l’Union africaine a confié la charge de la mise en œuvre de sa Stratégie pour le Sahel, adoptée en 2014, pour faire face aux défis précédemment mentionnés.

Quatre années plus tard, lors de la réunion consultative stratégique sur le Sahel organisée par la Commission de l’Union africaine, il est apparu la nécessité d’adapter cette Stratégie en raison notamment de l’évolution du paysage institutionnel et du contexte sécuritaire. Les conclusions de cette réunion consultative ont été entérinées lors de la 782e réunion du Conseil de paix et de Sécurité, tenue à un niveau ministériel, le 27 juin 2018, à Nouakchott.

Dès lors, la MISAHEL a entamé le travail préparatoire à la relecture de la Stratégie de l’Union africaine pour le Sahel. Une première discussion sur le projet a été organisée à Addis Abeba le 10 septembre 2018. Ce travail a été poursuivi pour une équipe d’experts de la Commission qui a travaillé avec la MISAHEL, à Bamako durant la semaine du 13 mai 2019. L’étape du présent atelier vise donc à finaliser ce travail en s’inspirant des Réformes en cours à l’Union africaine. Mon souhait d’impliquer l’ensemble des départements de la Commission participe de la volonté de faire de cet outil une œuvre de l’ensemble de la Commission.

Mesdames et messieurs

En travaillant sur ce document de la Stratégie de l’Union africaine pour le Sahel, vous devez tenir compte de l’existence d’autres acteurs internationaux présents au sahel et qui ont leur propre stratégie. Il faudra également tenir compte des acteurs régionaux tels que le G5 Sahel ou la Commission du Bassin du Lac Tchad qui ont leur stratégie tout en œuvrant dans le même espace couvert par la Stratégie de l’Union africaine.

C’est donc une invite à une profonde réflexion pour voir comment la Commission de l’Union africaine peut jouer un rôle de coordination comme l’a recommandé la réunion consultative stratégique de mars 2018, pour accompagner les efforts régionaux et ceux des pays, de façon harmonieuse avec les stratégies des autres partenaires internationaux.

Le document qui sera validé à l’issue de cet atelier qui se veut une réunion inclusive de  l’ensemble de la Commission constituera un véritable projet de Stratégie révisée de l’Union africaine. Ce projet sera discuté plus tard avec les pays de la région et les partenaires pour une meilleure coordination en vue d’assurer l’efficacité des actions qui en découleront.

Sur ce, je terminerai mon propos avec le souhait d’une délibération fructueuse nous permettant d’avoir un bon projet de stratégie à présenter aux pays et partenaires, puis au Conseil de paix et de Sécurité, si possible avant la fin de l’année 2019.  

Je vous remercie.