Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Il me fait un grand honneur de prendre la parole devant vous au nom du Président de la commission de l’UA Son Excellence Moussa Faki Mahamat empêché par des engagements antérieurs ayant lieu au même moment tout en vous transmettant ses salutations chaleureuses et ses souhaits de pleins succès à vos travaux.
Excellences
Mesdames, Messieurs
L’intégration est l’essence même de l’existence de l’Union africaine. Elle est l’élément fondateur sur lequel a été créée l’ancêtre de notre Organisation au début des années 60. C’est pour cette raison que les Chefs d’État et de
Gouvernement de l’Union Africaine, réunis à Niamey, au Niger il y a 3 ans, ont décidé de consacrer le 7 Juillet de chaque année comme étant la Journée de l’Intégration Africaine.
Depuis lors, le Forum sur l’intégration Africaine et la Commémoration de la Journée de l’Intégration Africaine font partie intégrante de nos activités. Au cours de ces manifestations, nous célébrons les principales réalisations dans le domaine de l’Intégration Africaine et identifions les défis urgents, à surmonter
collectivement.
Cette année, le thème est « Approfondir l’Intégration Africaine à l’ère de la Démondialisation ». Je suis heureuse de relever que des progrès significatifs ont été réalisés par nos États membres et les Communautés Economiques Régionales en vue d’accélérer l’Intégration, comme reflété dans le Rapport sur l’Etat de l’Intégration en 2022, publié par l’Union Africaine. Cependant, nos efforts sont freinés par les incertitudes et les insécurités mondiales causées par les ravages du COVID-19 et aggravées par la guerre russo ukrainienne. Du point de vue de l’Intégration économique et commerciale Africaine, nous pouvons tirer deux leçons du contexte socio-économique actuel. La première est l’extrême vulnérabilité de l’Afrique aux chocs extérieurs et la dépendance excessive des économies africaines vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement mondiales. La seconde est que la crise actuelle de la sécurité alimentaire et les perturbations continues des chaînes d’approvisionnement mondiales offrent une occasion unique pour l’Afrique en tant que Continent, de donner un sens pratique à son
programme d’Intégration régionale, en réorganisant la production par une approche Régionale et Continentale, en particulier par la promotion des chaînes de valeur Régionales et en s’attaquant au défi pressant des barrières non
tarifaires.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Je souhaite soumettre des propositions à votre examen : Nous devrions accélérer l’intégration par l’industrialisation à travers le Continent, en nous appuyant sur le développement de chaînes de valeur Régionales et Continentales et les systèmes de production accrus d’un point de vue Régional et Continental. Cela permettra d’exploiter le grand potentiel de l’Afrique. Par exemple, en ce qui concerne l’agriculture, il est inacceptable qu’avec plus de 60 % des terres arables dans le monde, les pays Africains figurent parmi les principaux pays importateurs nets de denrées alimentaires et que le Continent soit l’un des plus touchés par la crise actuelle. En travaillant collectivement avec les Gouvernements, le secteur privé Africain et les Organisations de la société civile, nous pouvons parvenir à relever le défi et, ce faisant, accélérer l’industrialisation et la prospérité économique de l’Afrique. L’accélération de l’intégration du Continent passe aussi nécessairement par le développement des infrastructures susceptibles de relier physiquement et humainement toutes les régions du Continent. Aussi longtemps que les Africains auront des difficultés à circuler entre les Etats faute de routes, de ponts ou de liaisons aériennes, l’intégration africaine demeurera un vœu pieux.
Deuxièmement, pour remédier aux vulnérabilités de l’Afrique, nous devons galvaniser le soutien à la mise en œuvre accélérée de la ZLECAf, par les Gouvernements de nos États membres. Profitons alors des couloirs dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, de la sécurité alimentaire et de la mobilisation contre la pandémie de COVID-19, pour accélérer la libéralisation du commerce des produits pharmaceutiques, agricoles et des services, entre les États parties de la ZLECAf.
La libre circulation des personnes physiques est une exigence qu’on ne peut plus contourner. Elle pourrait jeter les bases de la circulation des prestataires de services sur le Continent, comme le prévoit le Protocole sur la Libre circulation des personnes, le Droit de résidence et d’établissement, qui n’a pas encore atteint, hélas, le nombre minimum de ratifications requis pour son entrée en vigueur. Permettez-moi de conclure en appelant les Gouvernements Africains, le secteur privé et les Organisations de la société civile à redoubler d’efforts pour donner un sens concret à l’intégration commerciale et économique en Afrique, afin que les Africains ordinaires, aux quatre coins du Continent, y compris dans les régions les plus reculées, puissent en tirer des avantages significatifs. Nos peuples en ont besoin, en particulier face à un monde plus fragmenté et démondialisé.
Je vous remercie de votre aimable attention.