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31ème Session Ordinaire du Comité Africain sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant 03 Mai

31ème Session Ordinaire du Comité Africain sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant

Allocution du Haut Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, ancien Président du Burundi, SEM Pierre Buyoya, au nom de S.E Madame Amira Elfadil Mohamed Elfadil, Commissaire des Affaires Sociales de l’UA, à l’occasion de la 31 ème session ordinaire du Comité Africain sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant, Bamako, le 23 avril 2018

Excellence, Madame la Ministre des Droits de l’Homme de la République du Mali,

Excellence Mesdames et Messieurs les Ministres,

Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs

Excellence Madame la Présidente du Comité Africain d’Experts sur les Droits et le bien-être de l’Enfant,

M. le Maire de la Commune IV

Distingués membres du Comité,

Représentants des Etats Membres, des Agences des Nations-Unies, des Communautés Economiques Régionales, et des Organisations non-gouvernementales,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs

Au nom de la Commissaire aux Affaires sociales, Madame Amira Elfadil, j’ai l’honneur de vous souhaiter la bienvenue à la 31 ème session ordinaire du Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-Etre de l’Enfant. Mes remerciements vont à l’endroit de Son Excellence Madame la Ministre des Droits de l’Homme pour l’honneur et le privilège qu’elle nous fait d’être présente à cette cérémonie de lancement de nos travaux. Mes remerciements sont ensuite adressés au Gouvernement du Mali pour avoir bien voulu abriter cette importante session du Comité. Je félicite le Comité pour ses efforts louables et son engagement à faire avancer la protection des Droits de l’Enfant sur le Continent. Je n’oublie pas de remercier les organisations partenaires qui ne cessent d’appuyer les actions du Comité et contribuent à renforcer sa capacité afin de mieux traiter les questions pertinentes des Droits de l’Enfant.

Mesdames et Messieurs

L’Union Africaine a constaté que les années antérieures ont été riches en réalisations dans la mesure où le Comité a pu  mener avec succès ses diverses activités. J’apprécie particulièrement les efforts fournis par le Comité visant à s’assurer que les Etats membres ratifient la Charte Africaine sur les Droits et le Bien-Etre de l’Enfant et rendent compte de sa mise en œuvre.

Malgré le niveau élevé de conformité, je constate que quelques Etats membres n’ont pas encore ratifié la Charte et certains autres n’ont pas encore rendu compte de la mise en oeuvre de même Charte. Les rapports que les Etats membres soumettent aux organes de l’Union notamment le Comité, constituent l’unique moyen pour l’Union Africaine de savoir l’évolution de la situation des Droits des enfants dans ses Etats membres. Par conséquent, au nom de la Commission de l’Union Africaine, je voudrais sincèrement encourager les Etats membres qui n’ont pas encore ratifié la Charte de le faire et de s’acquitter de leurs obligations de rendre compte de la situation de sa mise en œuvre.

Comme nous le savons tous, la situation de certains enfants vivant sur notre cher continent et de leurs droits est loin d’être satisfaisante.

Par exemple, le mariage des enfants est une réalité pour des millions d’enfants en Afrique. Il est triste d’apprendre que sur les 20 pays qui présentent les taux les plus élevés de mariage des enfants, 15 se trouvent sur le continent africain.

Malgré le fait que la scolarisation gratuite et obligatoire est généralement reconnue, et que des mesures d’intervention telles que les lois et les politiques ont été adoptées, les enfants en Afrique, particulièrement ceux issus des familles défavorisées, sont nettement exclus de l’enseignement primaire et secondaire.

.Selon une récente étude continentale du Comité sur les impacts des conflits et des crises sur les enfants en Afrique, les enfants en situation de conflit sont toujours confrontés à la situation précaire que nous appelons les six grave violations des Droits de l’Enfant: la mutilation, le recrutement dans les groupes armés, les enlèvements, le viol et les violences sexuelles, les attaques contre des écoles et hôpitaux et le refus de laisser les enfants bénéficier de l’aide humanitaire.

Les défis récurrents liés à la santé et à la nutrition constituent également un domaine qui nécessite des réponses globales appropriées dans le système.

Excellence, Mesdames et Messieurs

L’Union Africaine, mène un certain nombre d’activités visant à relever ces défis ainsi que les autres difficultés auxquelles les enfants sont confrontés sur notre continent.

Comme vous le savez, l’Union Africaine a lancé en 2014 une campagne pour mettre fin au mariage des enfants et a depuis mené diverses activités visant à accroître l’engagement pour mieux éradiquer ce fléau. A travers cette campagne, la Commission de l’Union Africaine mène des activités de plaidoyer, de renforcement des capacités et de monitoring. La République du Mali est parmi les 24 pays qui ont déjà lancé cette campagne. A travers cette campagne, le Département des Affaires sociales de l’Union africaine a mené un grand nombre d’activités notamment :  1/ l’élaboration de la Position Commune africaine sur comment mettre fin au mariage des enfants, 2/ trois études sur les effets des Pratiques Traditionnelles et Religieuses concernant le Mariage des enfants sur le développement socio-économique en Afrique, 3/ le lien entre le mariage des enfants et le VIH/SIDA en Afrique, et 4/ le lien entre le mariage des enfants, la grossesse chez les Adolescentes, ainsi que ses effets négatifs sur la Santé reproductive, maternelle et la santé de l’Enfant.

L’Union Africaine est en pleine phase d’élaboration d’un Plan d’action décennal pour l’éradication du travail des Enfants, du Travail forcé et du Trafic Humain en Afrique (2018-2028) conformément à la cible 8.7 des Objectifs de Développement durable. Le plan d’action cherche à identifier les méthodes que les Etats membres doivent employer pour réaliser la cible 8.7 des Objectifs du Développement durable relative à l’éradication du travail des enfants.

En collaboration avec les Etats membres et autres acteurs, la Commission de l’Union africaine s’efforce de donner une réponse aux problèmes migratoires dans lesquels les enfants sont impliqués. Il est malheureux de constater que des centaines et des milliers d’enfants sont impliqués dans des aventures migratoires en empruntant des routes dangereuses, et souvent sans être accompagnés de leurs parents.

Excellences, Mesdames et Messieurs

La Commission de l’Union Africaine reste convaincue qu’il est impératif que des actions conjointes soient menées entre les Etats membres, les Organisations Inter-gouvernementales, les organes de l’Union Africaine comme le Comité l’Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant et les Organisations internationales en vue de réaliser nos objectifs relatifs à la protection des Droits de l’enfant sur notre continent.

Pour conclure, j’aimerais lancer un appel aux Gouvernements, aux Organisations de la Société Civile et autres acteurs pour que soit mis en place un mécanisme opérationnel basé sur les Droits de l’Homme qui se traduirait par un changement stratégique, social et politique en vue de la mise en oeuvre de la Charte Africaine sur les Enfants en Afrique.

Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite beaucoup de succès dans vos délibérations